125 ans

Le Mot du Président.

Chers artistes,

Chers amis et amies visiteurs de ce Salon virtuel du 125ème anniversaire.

Dans sa présentation de notre monstration, placée en parallèle de la remarquable exposition « L’Ecole de Mons – 1820-2020 « , Michel De Reymaeker, souligne à juste titre le dynamisme du seul Cercle d’Art existant encore en Belgique.

Excepté durant les périodes de conflits, le Bon Vouloir a toujours organisé son Salon annuel et même d’autres expositions de renom (Nervia, Arsène Detry, Gustave Camus, D’Ailleurs, …).

Le Salon que vous allez visiter via notre site est lié à l’exposition au BAM, mais qu’il me soit permis de relever sa démarche d’ouverture aux artistes d’où qu’ils viennent.

Le Cercle, association unique en Belgique, je me permets de le souligner, ne constitue pas la vitrine d’un soi-disant « art du terroir ». » S’il a cherché, et cherche toujours, à promouvoir les artistes attachés à Mons et au Hainaut, il se refuse de plaider pour une hypothétique « école régionale » : la création artistique moderne et contemporaine n’a en effet que faire de frontières, fussent-elles géographiques, qui la limiteraient, elle qui les conteste et souvent les transgresse toutes avec audace, liberté et allégresse ».

Le BV peut s’enorgueillir d’avoir montré Van Gogh, Foujita, Van Rysselberghe, Slabbinck, Permeke, Sisley, Opsomer, Magritte et d’autres bien avant la gloire internationale qu’ils ont connue.

Dynamisme, éclectisme, sélection d’œuvres originales et personnelles, excluant la banalité, le plagiat et la faiblesse des moyens techniques. Voilà les maîtres mots qui ont animé plus de 125 ans de présence artistique du Bon Vouloir à Mons.

Cela n’aurait jamais pu avoir lieu sans le soutien inaltérable de la Ville de Mons, du Pôle Muséal et son personnel technique si dévoué, que je remercie ici. Merci aussi à Messieurs Ronald et Hubert Gobert, du Groupe Gobert, dont le soutien fidèle nous est fort précieux.

Ma gratitude va enfin aux membres du Comité sans qui cette exposition n’aurait jamais pu avoir lieu, je pense à Delphine Dupont, Philippe Del Cane, Bruno Ferlini, Bruno Van de Graaf, Michel Jamsin, Michel De Reymaeker, Pierre Farla, Serge Poliart, Maxime Longrée, Bernard Haurez et Perrine Moreau.

Nous traversons des moments difficiles et ils ont justifié l’annulation de notre exposition aux Abattoirs. Le virus ne frappe pas tout le monde mais nous sommes tous touchés. Les mesures extrêmes, compréhensibles, mais touchant à nos libertés fondamentales, n’empêchent heureusement pas de penser et de créer. Ni d’être piteux.

Certains se comportent de manière interpellante, comme ceux qui remplissent à ras bord un charriot de produits qui ne manqueront pas ou qui stipendient les professionnels de la santé habitant dans leur quartier, au prétexte qu’ils peuvent être contagieux…

« La bêtise insiste toujours, on s’en apercevrait si on ne pensait pas toujours à soi » (A. Camus, La Peste).

On aurait ainsi pu sombrer dans la morosité, laisser les choses en l’état et attendre le 30 mars 2021, date de notre prochain Salon, mais, comme une réponse à ce qui restreint notre cadre de vie, et blesse certains, cette monstration, non pas des œuvres physiques, mais de leur image, est un pied de nez des créateurs à ce qui nous fait souffrir.

Créer c’est donner de la vie.

L’œuvre une fois exhibée, ici par media interposé, prend son autonomie, quitte l’esprit et les mains de l’artiste, pour ouvrir en nous le champ des possibles et de l’imagination.

Toutes les œuvres ne toucheront pas de la même façon celui ou celle qui les contemple, mais chacune aura son chemin dans l’esprit du visiteur.

C’est cette autonomie, cette vitalité, que nous voulions exposer et, partant, rendre hommage à la création dans son sens large.

Ils sont plusieurs dizaines à avoir relevé le défi et, tout en envoyant toute notre empathie et notre soutien à ceux qui souffrent, grâce aux artistes, nous célébrons l’élan créateur.

Celui-ci envoie un message clair, repris à Albert Camus qui, s’il pensait à la guerre en écrivant la peste, est parfaitement adapté à ces temps troublés : « pour dire simplement ce qu’on apprend au milieu des fléaux, il y a dans les hommes plus de choses à admirer que de choses à mépriser« .

Merci aux artistes d’avoir relevé ce challenge et dit oui à la vie.

Bon voyage au pays de l’émotion à ceux et celles qui nous feront l’honneur de visiter ce 116ème Salon.

Pierre Favart
27.III.2020

     
 

La galerie du Salon du Bon Vouloir 2020